Aller au contenu

L’Autel

D’origine latine (altus), l’autel signifie “élevé”.

Le culte chrétien se distingue de tous les autres par la nature du sacrifice. En fait, le christianisme n’en reconnaît qu’un seul, celui de son fondateur, qui en est tout à la fois la victime et le prêtre. La croix en est l’autel.

La plus ancienne figuration qui nous en soit parvenue, une fresque de la catacombe de Calixte, datée du IIIe siècle, montre un petit trépied circulaire. Par la suite, l’autel est devenu rectangulaire. Ce fut d’abord un meuble de bois placé devant la chaire de l’évêque, puis, fait en pierre, il devint fixe, tout en conservant la forme de la table.

Quelle que soit la source à laquelle on se réfère, la célébration dérive du sacrifice du Christ et l’autel symbolise son corps : cinq croix gravées sur la table figurent ses cinq plaies. Ce rapprochement est renforcé par la consécration. À l’origine, ce rite était réservé aux autels dans lesquels des reliques avaient été enfermées. Mais rares étaient ceux qui en étaient dépourvus après le VIe siècle. Finalement, l’usage a été confirmé par une prescription canonique imposant l’inclusion des reliques et la consécration.

Le Code de Droit canon veut que l’autel soit de pierre. La table de l’autel fixe et la pierre sacrée doivent être une seule pierre naturelle, entière et non friable » (C.I.C. can. 1198, § 1). Le Code ajoute que la table d’un autel fixe doit « couvrir toute la superficie de l’autel et adhérer solidement à la base, qui sera elle-même en pierre, au moins sur les côtés, ou constituée par des colonnes de pierre et supportant réellement la table » (C.I.C. 1198, § 2).

Dans les premiers siècles du christianisme l’autel était mobile et pouvait être déplacé pour les offices. Ce n’est qu’au IVe siècle qu’il commence à avoir une place privilégiée et fixe. Dans les églises chrétiennes, le maître-autel, qui est l’autel principal, est toujours placé au centre de l’édifice, dans ce qu’on appelle « le chœur », la partie réservée au clergé.

Pendant les premiers siècles du christianisme, les autels sont généralement tournés vers l’orient dans la partie de l’Europe correspondant à l’Empire Bysantin et au Proche-Orient ancien.en Gaule et dans la péninsule Ibérique ; et, souvent tournés vers l’orient en Europe occidentale.À Rome et enAfrique du nord, la situation est plus contrastée car il y existe plus d’autels tournés vers le peuple et l’orient en même temps.Pendant le haut Moyen-Âge , les églises de Rome adoptent progressivement l’autel disposé au fond du choeur contre l’abside et vers lequel est tourné le prêtre, orientation dite justement ad orientem . Puis, tout aussi progressivement et entre la fin du viie siècle et le milieu du xe siècle, leSaint-Siège influence la généralisation de cette orientation, partout dans le reste de l’Europe occidentale où ce n’est pas déjà le cas, grâce à la diffusion des ordines romani  successives.

 

Vatican II

« Le renouveau liturgique et la disposition des églises » est un texte élaboré par la Commission Episcopale de Liturgie le 20 juillet 1965. C’est un document d’aide à la compréhension des préconisations de la Constitution sur la sainte Liturgie.

« Il est mieux (praestat) de construire l’autel majeur séparé du mur, pour qu’on puisse en faire facilement le tour et qu’on puisse y célébrer vers le peuple, et il sera placé dans l’édifice sacré de façon à être véritablement le centre vers lequel l’attention des fidèles se tourne spontanément (Instruction art. 91).

Faire défiler vers le haut